Inspiration Métier d'avenir
Marianne
Nous avons rencontré Marianne Le Vavasseur, Directrice des revenus publicitaires dans les media.
Elle nous a expliqué son parcours, les spécificités de son métier et a même partagé quelques conseils.
Nous la remercions d'avoir expliqué ce métier des coulisses du digital qu'il n'est pas simple d'expliquer mais qui est un rôle essentiel des organisations commerciales !
Découvrez son témoignage dans le texte ci-dessous :
Comment se nomme votre métier ?
Je suis Directrice des revenus publicitaires dans les media, métier qui existe dans la plupart des media qui ont des revenus qui proviennent de la publicité : radio, télévision, cinéma, presse quotidienne nationale, presse quotidienne régionale, presse magazine, digital...
C’est un métier qui existe aussi maintenant dans les réseaux sociaux. Actuellement, une grosse part de l’argent gagné par les réseaux sociaux provient des publicités.
Pouvez-vous le décrire pour une personne qui termine le collège ?
Je m’occupe de vendre des espaces publicitaires aux marques qui souhaitent communiquer sur leurs produits auprès d’un public dans les media.
Je me suis notamment occupée de vendre ces espaces publicitaires sur la partie gratuite de Deezer pendant plus de dix ans.
Chez Deezer le service gratuit permet aux utilisateurs d’écouter de la musique avec publicité mais sans payer d’abonnement. S’ils souhaitent avoir plus de fonctionnalités et pas de publicité, ils peuvent alors passer à l’abonnement payant.
Mais à quoi servent ces publicités ?
Elles permettent de contribuer à l’économie du secteur de la musique en rémunérant notamment les artistes.
Chez Deezer il y a trois formats publicitaires qui peuvent être vendus :
- la publicité Display, on l’appelle aussi Graphique : ce sont les bannières, pavés par exemple que vous trouvez sur beaucoup de sites et applications mobiles
- la publicité audio qui coupe votre écoute toutes les 10 minutes environ, que vous pouvez avoir en début d’écoute sur l’application mobile Deezer par exemple. Il y en a plus ou moins selon les plateformes.
- la publicité vidéo plus marginale sur Deezer mais que vous pouvez avoir en début d’écoute sur l’application mobile par exemple.
Comment êtes-vous arrivée jusqu’à ce métier, quel est votre parcours, dans les grandes étapes ?
Très intéressée par les media et plus particulièrement par la presse, j’ai commencé à travailler à la fin des années 1990 dans le service marketing d’un titre de presse quotidienne économique et financière.
Mon travail consistait à aider les équipes commerciales qui vendaient des espaces publicitaires dans ce journal. Je devais trouver des arguments marketing pour convaincre les acheteurs.
Ce métier exige une bonne connaissance :
- des caractéristiques et forces éditoriales de la marque.
Par exemple, pour le quotidien sportif L’Équipe ce serait par exemple les informations sportives de tous les événements qui font l’actualité sportive.
- de son audience en termes quantitatifs : combien de personnes lisent le quotidien chaque jour, au moins une fois par semaine...
- et surtout de son audience en termes qualitatifs : plutôt des hommes, des femmes ? Quel âge ? Vivant dans les grandes villes ? Population étudiante, active, retraitée ?…
En fonction de tous ces critères les media n’attireront pas du tout le même type de marques, que l’on appelle aussi des « annonceurs » dans ce métier.
Pour certains media comme la télévision, l’heure d’écoute et le type de programmes constituent des critères supplémentaires. Par exemple, un match de foot de l’Euro diffusé à 21h avec une audience importante attirera des annonceurs en relation avec l’événement : des boissons, des marques apéritives, des pizzas pour susciter l’envie de consommer ces marques.
Tandis que les écrans publicitaires diffusés l’après-midi seront des offres de produits destinés aux populations seniors plus présentes devant la télévision à ce moment-là. Par exemple une publicité pour un monte-escalier.
C’est grâce aux méthodes de ventes d’espaces publicitaires apprises dans un journal plus que centenaire que j’ai été recrutée en 2005 par Yahoo! le principal portail internet de l’époque.
J’ai ensuite rejoint Deezer en 2009, service à l’époque 100% gratuit et essentiellement site internet pour, là encore, créer les outils et offres publicitaires qui permettraient de développer les revenus.
Marque très jeune à l’époque (deux ans d’existence seulement en 2009), Deezer a séduit une grande diversité de marques annonceurs désireuses de toucher un public jeune, urbain et qui aime suivre les modes avant tout le monde, les précurseurs.
Pouvez-vous nous expliquer ce qui vous plait le plus dans votre quotidien, dans cette industrie digitale ?
- Côté publicité, c’est très intéressant d’être en relation avec les marques et de comprendre leurs stratégies pour attirer les consommateurs.
- Côté contenu, c’est passionnant de mettre en avant les caractéristiques qui attirent les gens sur tel ou tel site.
Essayez d’expliquer à vos parents pourquoi Twitch remporte un tel succès et essayez de les convaincre d’y passer un peu de temps, vous commencerez à toucher du doigt le travail d’argumentation !
- Côté industrie digitale, j’aime le fait que rien n’est jamais figé, que tout bouge tout le temps ce qui demande une grande capacité à se remettre en question, à anticiper les changements, à innover.
Cela demande aussi une grande capacité à s’adapter car très souvent, on n’anticipe pas les évolutions et on doit accompagner les grands changements qui sont de véritables mutations des systèmes déjà en place.
Lorsqu'on fait ce métier quel lien feriez-vous avec les compétences mises en œuvre ?
Les compétences techniques sont importantes, mais ce qui est sans doute le plus important.
Ce sont toutes les aptitudes qui nous permettent d’avoir la capacité à nous renouveler et à apprendre tout au long de notre carrière.
La curiosité, l’adaptabilité, le goût d’apprendre, de tester de nouvelles choses et de découvrir de nouveaux territoires sont certainement les aptitudes qui m’ont le plus aidé durant mes quinze années d’expérience dans le digital.
Et si on a envie de faire ce type de métier qu’est-ce que vous conseilleriez de faire, d’apprendre et d’expérimenter lorsqu’on a 15 ans ?
Je conseille aux jeunes d’essayer de comprendre comment fonctionnent les plateformes qu’ils utilisent :
- Du point de vue des contenus : comment les plateformes telles que Twitch, Instagram, Tik-Tok… attirent les contributeurs ? Comment elles mettent certains contributeurs en avant ? Comment elles font grossir leur audience ? Quel(s) public(s) elles visent ? Comment les plateformes font pour que les utilisateurs passent du temps sur leurs services et comment elles font pour qu’ils reviennent fréquemment...
- Du point de vue de la publicité, la place de la publicité (entre deux stories ? avant le contenu ?) et surtout la forme que prend la publicité sur les plateformes qu’ils utilisent (les formes traditionnelles de communication laissent de plus en plus la place à du contenu de marque, à du contenu sponsorisé, du partenariat rémunéré...), les rémunérations qu’elles permettent en-dehors de la publicité comme “les subs” sur Twitch.
Comment imaginez-vous cette industrie en 2035 ?
Difficile de prévoir ce que sera l’industrie en 2035 tant elle a changé au cours de ces quinze dernières années, mais je pense qu’un certain nombre de grands acteurs d’aujourd’hui n’existeront plus et d’autres auront émergés.
Sur le plan de la monétisation, même si certains acteurs ont envie de développer leurs offres d’abonnements payants plus rémunératrices que les offres gratuites, ils ne pourront pas se passer d’une offre gratuite qui permet de faire découvrir leur service au plus grand nombre.
C’est essentiel d’un point de vue marketing pour permettre de créer de nouvelles opportunités. Ainsi, il est possible de faire connaître ses offres à un nombre extrêmement important de personnes qui représentent un formidable vivier.
Un grand Merci à Marianne pour sa disponibilité, sa passion pour son métier et surtout d'avoir relevé ce challenge de l'interview en pensant aux ados d'aujourd'hui pour essayer de les inspirer pour demain !
Tu peux consulter son profil LinkedIn par ici pour découvrir son parcours professionnel détaillé.
Tu trouves ce métier inspirant ?
Ce qui est génial avec les métiers du Numérique, c'est que tout évolue très vite, si on est de nature curieuse, on peut toujours découvrir des nouvelles techniques. Comme Marianne, on peut pratiquer ce métier dans différentes entreprises qui débutent avec de nouvelles propositions et peuvent devenir très vite les nouveaux services que tout le monde utilise. Alors si tu rêves de plonger au cœur des enjeux du commerce de demain et de travailler sur des projets variés et qui vont très vite, ce métier peut être fait pour toi !
Voici nos conseils pour pratiquer les activités qui te permettront peut-être un jour de t'orienter vers une carrière de ce type :